VITICULTURE DE PRÉCISION
taille physiologique douce dite DEZEIMERIS
Culture BIODYPHY !
Nous sommes architectes du vivant.
La vie du sol, essentiellement bactérienne et animale (insectes, lombrics, etc) est entretenue d’une part grâce aux couverts végétaux (Céréales (Triticales) , Herbes (Vesce, Trèfle), Légumineuses (Pois Cassé) ) qui apportent toute la Matière Organique in situ et d’autre part nos préparations Maison dont nos tisanes de compost, nos thés de lombricompost à base d’Algues, nos bouillies foliaires fermentées qui toutes participent de renforcer les échanges vitaux par le racinaire entre la vigne et son sol de façon à construire un flux de sève (cambium) épais et protecteur pour un pied vigoureux qui assure un raisin homogène et plein de vie.
Les tisanes de compost sont pilotées par Nicola Fagotto spécialiste des sols et des équilibres, nous les produisons chaque année à partir de Petit Lait fermenté récupéré directement à la ferme de Coutras. Petit lait fermenté adjuvé de cendres, d’acides humique & fulvique, c’est un booster naturel de nos sols couverts.
Bio + Biodynamie (vitalité des sols) + BioPhysiologie (Taille, Epamprage et Traitement foliaire) = Biodyphy.
Le Terroir
La parcelle de Tauzinat-Est est située à 3km du village médiéval de Saint-Émilion
Climat
Une signature Méteorologique
Situé sur le 45ème parallèle, Saint-Emilion jouit d’un microclimat océanique et tempéré qui se caractérise par des précipitations bien réparties dans l’année et des étés chauds et secs dus à la présence des deux rivières, que sont l’Isle et la Dordogne. Elles tempèrent les chaleurs estivales comme les rigueurs de l’hiver et protègent contre les risques de gelée. La température annuelle moyenne est de 12,8°C. Les écarts de températures sont modérés. Les précipitations bien réparties sur l’année offrent d’excellentes conditions pour la culture de la vigne.
Toutefois la différence des températures et des précipitations peut être importante d’une année sur l’autre, ce qui donne tout son sens à la notion de millésime.
Berceau des Saveurs : Saint-Émilion, où l'étreinte d'un microclimat océanique et tempéré crée la toile parfaite pour des vins d'exception
Défis Climatiques : Notre Terre, Témoin de Printemps Précoces peut subir des Gelées tardives: nous avons alors pour parade : la taille tardive de fin Mars !
Depuis que nous exploitons nos terres nous constatons des hivers peu rigoureux avec un débourrement précoce de la vigne commençant son cycle végétatif plus tôt avec un risque accru d’exposition au gel particulièrement lors de survenue de gels tardifs de printemps comme ce fût le cas en 2017, un peu en 2019 et 2021 et encore en 2022 avec des nuits mesurées en dessous de -5°c !
D’autre part il n’est pas rare de constater des printemps extrêmement pluvieux (+de 400mm de précipitations cumulées) rendant les passages de traitements phytosanitaires difficiles à réaliser et favorisant les poussées des deux champignons ennemis de la vigne que sont l’Oïdium et le Mildiou.
Les étés caniculaires ne sont pas rares non plus ce qui nous rend vigilant au stress hydrique que peut connaître la vigne dans ces moments là.
Bref un climat propice à la vigne mais relativement changeant qui nous amène à réfléchir à des modes culturaux adaptés et nous renforce dans l’idée de notre choix de taille douce physiologique qui permet à la plante de mieux s’armer contre ses conditions de plus en lus extrêmes.
Les sols
SAINT-ÉMILION LIEU DIT BADON
Situé au bas de la colline Pavie en face du village médiéval, les terres du vignoble de Badon Nord longeant la propriété sur 30 ares sont essentiellement composées d’argiles sableuses et limoneuses. Ces sols extrêmement filtrants permettent la production de vins fins caractéristiques mais souffrent énormément de stress hydrique pouvant amener nos Merlots comme nos Cabernets Francs à se mettre en veille végétative peu souhaitable pour atteindre une belle maturité phénolique de nos raisins.
Sur cette parcelle nous menons une restructuration principalement axée sur une conduite mixte en Cordon, Gobelet et Pergola afin de ménager un ombrage salvateur.
Notre approche nous affranchit de tout dogme y compris celui de la biodynamie " dite Steinerienne pourtant proche à bien des aspects de notre philosophie.
Les sols
SAINT CHRISTOPHE DES BARDES LIEU DIT TAUZINAT EST
Cette parcelle hydromorphe voisine du château Laroque grand cru classé, est entièrement constituée d’argiles sur 2 horizons principaux posés sur la fameuse roche-mère de calcaire à astéries du plateau de Saint-Émilion sur la commune de Saint-Christophe-des-Bardes.
À mi-coteau idéalement exposée Est-Sud-Ouest cette lentille d’argiles est tout à fait singulière du fait de son hydromorphie ancestrale, le calcaire s’étant décomposé en argile dont à 80 cm de profondeur environ une argile de type “Gley“ très minéralisée de couleur bleu-vert.
C’ est sans doute ce sous-sol qui apporte toute la complexité minérale au Cabernet Franc et au Merlot qui y prospèrent.
Drainer en périphérie par de gros drains conduisant au ru affluent de la Barbane en contrebas et en son centre par des drains de moindre diamètre, cette parcelle s’essuie correctement sous les fortes pluies du printemps mais reste relativement fraîche en été aider en cela par les couverts végétaux mis en place depuis 2014. Entourée de bois et de bosquets elle présente une biodiversité propice à son épanouissement.
Cajolée depuis plus de 10 ans, ces meilleurs amis, les vers de terre (lombric, ..) y sont revenus en masse pour le meilleur de nos jolis raisins.
Cette vigne prospère ici depuis plus de 40 ans !
Les sols
SAINT-ÉMILION LIEU DIT BOIS DE L’OR
Notre parcelle du bois de l’or à l’entrée de la commune dans son secteur Sud -Ouest (côté Libourne) se situe sur une petite terre alluvionnaire argilo-silicieuse associée à un sol de grave argileuse, assez drainante bordée d’un bois (donnant son nom au lieu). Ici aussi le cépage roi est le Cabernet Franc qui s’épanouit précocement sur cette parcelle relativement protégée et plutôt chaude. La vignes y a ici une moyenne d’age de 30 ans.
LA Taille
La taille physiologique douce dite taille Dezeimeris garantit un capital santé certain
Taille Dezeimeris
Pierre angulaire de notre travail en biodynamie la taille dite “DEZEIMERIS“ du nom de l’agronome et conseiller général de la gironde, Reinhold Dezeimeris travaillant sur les conséquences du phylloxéra, dont le recueil nommé “d’une cause de dépérissement de la vigne “ publié en 1891 est la source de notre inspiration de travail et s’organise autour de 3 axes :
L’architecture construite autour de l’allongement est le 1er axe et fait qu’aucun bois de plus de 2 ans ne sont taillés sauf extrême nécessité. Ainsi l’architecture de structure se crée sur un Cot (ou courson) à 2 yeux francs et une baguette fructifère sur laquelle et c’est le 2e axe, le tailleur laissera le nombre de bourgeons que le pied sera expressément en capicité de supporter au regard de sa vigueur de l’année précédente et de sa mise en réserve. Ainsi chaque taille se réalise au sécateur manuel et individuellement s’adapte à chaque pied.
Le 3e axe consiste à prendre en compte l’épamprage avec le plus grand sérieux ce qui consiste à nettoyer la vigne de son matériel végétal non fructifère lui permettant ainsi de concentrer l’intégralité de son énergie au développement de ces fruits aidé par un palissage haut garant d’une belle photosynthèse ! Surface foliaire préservée en tressage si nécessaire selon la climatologie estivale.
La taille Dezeimeris dite taille physiologique douce préserve le cambium (réseau du flux de sève ) et permet une sortie homogène des bourgeons et une maturité de fruits inégalée, ainsi que de résister aux maladies cryptogamiques et aux conditions climatiques extrêmes (gel, canicule, ).
CALENDRIER
Éphéméride Vigneronne : Vivez le Cycle de la Vigne au Château Blanche Hermine avec Notre Calendrier Saisonnier.
HIVER
La vigne est en dormance, l’urgence est de ne rien faire, RIEN ! juste la laisser se reposer, c’est tout et c’est beaucoup.
FRÉDÉRIC notre responsable technique en profite pour ici changer un piquet de bout, pour là retendre un fil de rang. La parcelle est nettoyée de ses pieds morts et quand une ornière est à combler ou un bosquet alentours à tailler c’est la période de l’année propice pour s’y coller ..
Au chai le grand événement de l’hiver se cale entre Noël et mi-janvier ! La “sortie des BOIS“ (des barriques) du millésime précédent et la mise en barriques du millésime courant ..Tous deux se croisent sans jamais se rencontrer !
On profite de l’hiver également pour réviser toutes les machines. Du tracteur et du pulvé en passant par les pompes et autres compresseurs. Ça paraît normal mais parfois le vigneron occupé à courir les salons en cette période de l’année peut malheureusement passer à côté d’un problème qui se révélera une catastrophe au moment le moins propice alors vigilance est mère de toutes les sûretés…
Blanche Hermine hiberne et fait le plein de forces pour la nouvelle saison à venir..
Le givre donne souvent à notre vignoble un aspect féérique, et nous nous mettons à espérer une ou deux semaines de “vrai“ froid d’hiver quand l’anticyclone hivernal nous apporte des vents de Sibérie qui permettent de détruire les foyers de mildiou et d’oïdium. Le gel en profondeur décompacte naturellement les sols et la sève de la vigne descend profondément dans les racines pour s’y mettre à l’abri.
Décompactage des sols et limitation des foyers de champignons ..un hiver froid est toujours le BIENVENU !
Printemps
A Blanche Hermine pas d’éoliennes au gaz, pas de canons à air chaud pulsé ni de chaufferettes, encore moins d’hélicoptère ! non rien de tout cela … juste une taille tardive …. parfois très tardive qui se termine autour du 10 avril en plein débourrement au plus près des derniers risques de gel mortifères. Ce n’est jamais un gage total pour se prémunir des gels de printemps surtout ceux les plus tardifs de fin avril/début mai mais force est de constater que sur les 12 dernières années ça a plutôt fonctionné : 10 fois parfaitement, une fois à moitié et seul le millésime 2017 et sa terrible gelée du 5 & 6 mai a eu raison de nous !
La fin de l'hiver est souvent marquée par le signe que nous envoie la nature en nous offrant un bouquet coloré !
À compter du débourrement et de la sortie des premières feuilles, l’activité à la vigne en Biodyphy est cadencée au rythme du métronome.
Chaque sortie de Frédéric se cale sur les observations d’Elsa. Le rapport de notre conseillère de la chambre d’agriculture est lu attentivement tous les mardis et selon la météo le travail est programmé par semaine. Surtout ne pas se faire déborder par dame nature..qui parfois comme en 2024 ne nous épargne pas du stress de savoir chaque dépression maritime nous apporter son excès d’eau. Les vignerons que nous sommes vivent perpétuellement un oeil rivé sur les prévisions météo. Difficile parfois d’entrer sur la parcelle avec un tracteur alors c’est au Quad plus manœuvrable que se font les traitements. Nicola et Davy chacun à leur tour viennent surveiller les pousses et si l’apex est vif et dynamique, nous voilà rassurés. Au contraire toute carence est mesurée de visu et la recette de notre tisane s’en voit modifiée. Flexibilité, réactivité et conscience professionnelle sont les maîtres-mots d’une culture Biodyphy réussie.
Au printemps aussitôt la taille terminée le travail des sols commence. Nous nettoyons mécaniquement sous le pied au disque emmoteur et doigts Cresse ou aux lames interceps et nous pulvérisons au sol une tisane de compost (préparation fermentée riche en acides fulvique, humique et borique) pour relancer l’activité bactérienne des sols. Tout au long de ce cycle de printemps du débourrement à la sortie des feuilles et des pampres qu’il conviendra aussi de nettoyer entièrement pour concentrer l’énergie de la vigne sur ses rameaux fructifères, nous accompagnons notre vignoble pour l’aider à optimiser sa production de sucre. Les traitements pour parer aux maladies cryptogamiques sont labellisés AB agriculture biologique et toujours accompagnés selon la période et l’apparition ou pas de signes d’attaque cryptogamique comme le mildiou et l’oïdium principalement par un traitement phytosanitaire à base essentiellement de silice, d’algues Chlorel de l’entreprise Algaé en Bretagne et d’acides aminés d’extraits organiques fermentés.
C'est à la fin du printemps que nous roulons les semis pour en faire un matelas végétal afin d'obtenir une protection naturelle Qui captera la rosée du matin et évitera à la vigne tout stress hydrique inconfortable.
Été
En été outre la vigilance aux maladies fongiques, le travail consiste surtout à observer toute carence susceptible de ralentir le cycle végétatif de nos vignes. Un apex ( extrémité de la jeune feuille en croissance ) vigoureux et pimpant est le bon signal. Selon les projections météorologiques, comme beaucoup de vignerons, nous possédons outre nos stations météo, une multitude d’outils prédictifs pour nous permettre de traiter au plus proche des pluies car passé 20 millimètres de précipitation et/ou 20 cm de pousse tout traitement est à renouveler impérativement.
C’est au mois de juillet que les travaux de palissage et d’effeuillage permettent de positionner les grappes de manière à les ventiler et leur éviter la propagation de toute maladie fongique (Oîdium, Mildiou, etc)
À la fin de l’été le processus de changement de couleur des baies appelé véraison nous permet visuellement de constater l’homogénéité ou parfois une certaine hétérogénéité de la maturité phénolique de nos raisins c’est comme si la nature connaissant notre projet avait mis en place un moyen simple de détection à notre service et il nous suffit de faire tomber les grappes aux raisins encore verts par manque de maturité en comparaison de celle qui ont déjà tourné à la couleur rouge de plus en plus sombre. Cette opération que nous pratiquons jusqu’à 3 fois certaines années s’appellent les vendanges en vert !
Nos grappes ainsi aérées et sélectionnées sont parées pour se gorger du sucre de septembre. C’est alors pour éviter toute conditions favorables à la pourriture grise que nous en profitons pour tondre chaque fond bien à ras pour éviter tout excès d’humidité propice au développement de ces champignons non désirés. Alors le pieux vigneron se met à prier son saint et il faut reconnaître que Saint-Émilion est souvent généreux de nous offrir des raisins à pleine maturité. Une arrière-saison idéalement fraîche dans ses nuits et ensoleillée en journée est le gage d’un très grand millésime.
Il est dit qu'un beau mois d'août fait un beau raisin et un beau mois de septembre fait un bon vin !
Automne
Nos baies sont goûtées trois fois par semaine envoyées au laboratoire d’œnologie Œnoconseil des Bigarroux à côté de la propriété, pour analyser les sucres et les azotes assimilables .
Au chai le calme relatif de l’été a laissé place à l’effervescence ; on s’active au nettoyage d’avant vendange du sol au plafond en passant par chaque cuve, chaque tuyau, chaque pompe bref tout objet en contact avec le raisin; c’est-à-dire tout est vérifié, réparé si nécessaire et surtout nettoyé. Les dernières analyses affinent nos dégustations de raisins sur pied et le jour J est posé…c’est le temps des vendanges ! À Blanche Hermine la taille de notre petite propriété ne rend pas pertinent la possession du matériel de réception de vendange . Nous passons par de la location de matériel et de services , une équipe de 30 personnes pour vendanger et trier, et un prestataire (Presta Chai & Conseil) en la personne de Sébastien Xens entre en action, en véritable chef d’Orchestre compétent et à l’écoute, il mène à la baguette l’orchestration millimétrée de cette belle symphonie pastorale !
Avant que les pluies d’octobre ne nous empêchent de travailler dans nos parcelles, bien que très occupés au chai par les vinifications, nous accompagnons nos vignes dans leur mise en réserve et n’hésitons pas à les traiter pour leur permettre de garder leur feuillage le plus longtemps possible. C’est aussi le moment que nous choisissons pour semer nos couverts végétaux (Triticale pour les céréales, Pois Gourmands pour les légumineuses, Vesce et Trèfle pour les herbes) aux horizons racinaires les plus diversifiés. Il est important que l’enracinement de nos couverts soit bien en place avant l’arrivée de l’hiver. Tous les 5 ans, c’est en automne également que nous pratiquons la complantation des pieds manquants avec le matériel végétal (rameau de taille) prélevé en année n-2 de nos meilleurs pieds reproduits et greffés par la pépinière Héberger en Alsace veritable orfèvre du jeune plant, gage d’une complantation à succès. C’est par cette somme de détails que nous refermons cette éphéméride du vigneron en espérant vous avoir appris un peu de notre vie pour laquelle chaque jour est un dévouement à l’exigence que demande la boisson la plus civilisée au monde pour paraphraser Ernest Hemingway.
